bulletin n° 13 ** avril 2013 ** fondateur : Philippe Moisand

 

 

 

bulletin n° 13 ** avril 2013 ** fondateur : Philippe Moisand dsc_0416bbc-99x150 Edito

                      Philippe Moisand

 

 Un bonheur ne vient jamais seul. Voici donc, avec le retour d’un printemps qui s’est si longtemps fait attendre, la livraison de notre bulletin numéro 13, dont je peux dire sans forfanterie, puisque je n’y ai pas participé, qu’il est d’excellente qualité. Merci donc à nos deux plus ardents contributeurs, Daniel (à qui je dois associer Geneviève) et Gaëtan le Jeune, qui nous font voyager dans le monde des arts de quelques uns de nos ancêtres.  On peut bien sûr, comme me l’a fait gentiment observer  Jean-Pierre Levret, regretter le côté à la fois passéiste et un tantinet nombriliste de notre bulletin, mais la promenade que nous proposent nos deux auteurs dépasse, me semble-t-il, le simple cadre familial et nous replonge dans le contexte plus large du bouillonnement artistique de la France de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle, voire même un peu plus loin dans le temps avec les Chartreux de Cluny. Serions-nous en train de faire basculer subrepticement notre bulletin dans une approche « Connaissances des arts »? Nous n’en sommes pas encore là, mais nous accueillerons très volontiers à l’avenir les articles de ceux qui souhaiteraient s’engager aussi dans cette voie.

Gaëtan le Jeune m’avait donné le choix, pour illustrer cet édito entre la pêcheuse à la ligne de Maurice Moisand, la croix en faïence de Longchamp retrouvée sur la tombe de Marcel, une gravure de Marcel et un chien à l’arrêt de Maurice. Après avoir longtemps hésité, j’ai retenu la gravure de Marcel, qui mérite bien ce modeste signe de réhabilitation dans notre mémoire collective.

 

 

 

 

 

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pict0032cc-94x150 p1070241c-111x150 Du nouveau sur « nos » peintres Marcel Emmanuel et Maurice Emile Moisand 

                                                     Daniel Moisand

 

(photos de titre : de g. à dr., détail d’une aquarelle de Marcel et huile de Maurice)

 

Il suffit de lire les nombreux articles et commentaires parus depuis les débuts du Chardenois pour voir à quel point notre famille est fascinée par Marcel et Maurice MOISAND.

Il ne s’agit pourtant que de lointains «petits cousins» puisque notre branche familiale et la leur se séparent au tout début du 19ème siècle, mais, bien sûr, il y a le nom, Moisand, dont nous sommes si fiers et, d’autre part, tous ceux qui ont fréquenté la Villa du temps de notre enfance ont bien connu les tableaux et lithos de Maurice qui y étaient exposés. Il y a aussi le service de table Le Deyeux. Quant à Marcel, nous avons tous appris, bien que ne connaissant pas ou si peu ses œuvres, que ce peintre était coté au Benezit, une référence en la matière.

Mais qui étaient-ils ? Où et comment ont-ils vécu ? Voilà de quoi passionner les férus de généalogie que nous sommes devenus avec Geneviève et lancer une enquête, ponctuée de longues recherches, pas toujours abouties malheureusement, de coups de chance également, notamment la visite à Grez-sur-Loing avec Gaëtan « junior » qui avait été évoquée dans un numéro précédent du Chardenois et qui a permis une avancée décisive, tant pour Maurice que pour Marcel.

 liens-de-parente-gaetan-et-les-peintres-300x186Rappelons donc d’abord que ces 2 frères sont les petits-fils de Amand Moisand, de Preuilly-sur-Claise et que notre grand-père, Gaëtan, est lui-même l’arrière-petit-fils du  frère aîné d’Amand, Antoine. Relation qui peut sembler lointaine comme nous le disions plus haut, mais, en fait, les deux familles sont restées très liées au fil du 19ème siècle au point même qu’après le décès du père de ces peintres, Marcel, qui est alors encore mineur, aura Horace, le père de Gaëtan, comme subrogé tuteur !

Il est donc très facile d’en conclure que Marcel et Gaëtan, qui  sont contemporains, se sont certainement très bien connus depuis leur enfance. Le service « Le Deyeux » et les tableaux de Maurice Moisand à la Villa du temps de nos grands-parents montrent incontestablement par ailleurs que Maurice fréquentait Longchamp et que les liens familiaux persistaient bien entre Gaëtan et Maurice.

 

 

 

pict0030bmodifi1.vignette Marcel Emmanuel Moisand

Marcel Emmanuel naît le 27 juillet 1874 à Nogent sur Marne. Il est le 3 ème enfant d’Antoine Charles Moisand, négociant en papiers à Paris qui va décéder alors que Marcel  n’est âgé que de 10 ans, sa mère devient donc sa tutrice légale, mais elle est infirme et, comme indiqué plus haut, le conseil de famille va nommer son petit-cousin Horace comme subrogé-tuteur ; en pratique, c’est sa sœur, Alphonsine qui va l’élever.

Son signalement nous parvient par son dossier militaire : il mesure 1,71m,  il a les cheveux et les sourcils blonds, yeux bleus, front ordinaire, nez droit, bouche moyenne, menton rond, visage ovale. De constitution fragile, il sera d’abord affecté aux Services Auxiliaires pour cause de palpitations, avant d’être ajourné pour faiblesse.

Nous avons sans doute également une représentation de lui car, comme nous le verrons plus loin, il est très probable que son frère aîné Maurice s’en soit servi comme modèle pour ses illustrations de l’œuvre de François Coppée, « Rivales », en 1893.

Marcel  est admis à l’Ecole des Beaux-Arts le 19 février 1891. Il y devient l’élève de Constant Moyaux (Grand Prix de Rome d’Architecture, membre de l’Institut), en section architecture.

Elève brillant, il sera  cité à plusieurs reprises lors de concours au sein de l’école, notamment un accessit en 1896 au Concours des Architectes Américains et un prix au concours Chaudesaigues en 1901 avec la réalisation d’un arc de triomphe. Il va aussi concourir en  1899 et 1901 pour le prix de Rome (admis en 2ème essai).

dsc_0380bb-241x300 dsc_0358bbd-150x141 dsc_0375bb-221x300 Dans le cadre de l’école, en 1899, Marcel réalise conjointement avec un de ses condisciples, Félix Boutron, une étude comprenant 40 planches d’architecture. Ces croquis, assez extraordinaires pour certains, sont réunis dans un livre « Croquis Architecturaux »  dont la couverture qui représente une très belle femme est réalisée par Alphons Mucha, artiste très connu notamment pour ses affiches pour JOB et les Bières de la Meuse, celles pour Moet et Chandon ou encore ses affiches théâtrales. Particularité à noter : les deux architectes signent ces études avec leurs initiales entremêlées. (photos en tête de § : deux des planches des croquis, séparées par la signature entremêlée des deux auteurs)

Le prix Chaudesaigues permettra à Marcel un voyage d’étude en Italie de 2 années ; son rapport de 1ère année, approuvé aux Beaux-Arts le 9 août 1902 par un jury présidé par le peintre Gérôme, comprenait, outre des aquarelles, un relevé du tombeau de San Giovanni à Florence et  une étude sur la restauration du temple de Junon à Agrigente.

C’est en revenant du voyage d’étude de 2ème année, alors qu’il était à Nice dans le but de réaliser des aquarelles sur des sites remarquables à la demande des Indicateurs de luxe de Compagnies  de Chemin de Fer que Marcel décède subitement le 2 septembre 1903, à 29 ans, probablement par suite des problèmes de santé évoqués plus haut.

Ce décès va laisser sa mère et sa sœur dans un profond embarras financier. Aussi, ses condisciples de l’atelier MOYAUX organisent à sa mémoire, en janvier 1904, une exposition de ses œuvres dont le produit des ventes reviendra à Alphonsine, Maurice ayant renoncé à son profit à toute part de succession.

Le directeur de l’Ecole des Beaux-Arts, Louis BONNIER, ouvrira cette exposition ainsi :

« Dans cette tumultueuse fermentation de talent, d’émulation, de gaîté, de jeunesse qu’enserrent les murs de « l’Ecole », de la salle Melpomène au plus haut sommet des loges, l’attention des anciens se sent volontiers fixée par l’apparition d’un nom que viennent consacrer peu à peu des récompenses répétées.

C’est ainsi que la personnalité de Marcel Moisand s’est précisée dans ma mémoire par des rendus colorés, par des succès aux « Vingt-Quatre Heures », au « Chaudesaigues», à « L’Achille Leclère », dans d’autres concours ; plus tard par d’importants envois aux Salons. Entré à 18 ans à l’Atelier Moyaux, il a parcouru les nombreuses étapes de l’éducation générale de l’Ecole des Beaux-Arts, qui en a fait la gloire, laissant partout une réputation d’élève brillant et habile.

Au seuil de la 30ème année, au moment de pénétrer définitivement dans la vie de lutte continue et de déboires fréquents, que compensent rarement d’autres joies que celles profondes et intimes de la production artistique, Moisand a eu l’illusion de l’avenir facile. Il a connu la joie du départ vers des travaux convenant à son tempérament, vers les études nouvelles de ses pays de prédilection, les pays des cieux limpides et des ombres opulentes, l’Italie et la Sicile.

Brusquement ses amis connus et inconnus ont appris sa mort isolée et tragique.

Ses camarades réunissent pieusement une dernière fois tout ce qui reste de ce jeune talent, il convient de les en remercier. »

Cette exposition regroupera  170 tableaux, essentiellement des rivières et bateaux, les ponts sur la Seine, à Paris, Argenteuil et Choisy le Roi, plusieurs représentations du port de La Rochelle, ainsi qu’une 2ème catégorie d’œuvres sur ses pays de prédilection : la Côte d’Azur, l’Italie et la Sicile.

Figuraient également au catalogue 12 œuvres peintes à Grez-sur-Loing, principalement le pont sur le Loing.

Suite aux articles parus dans le Chardenois, Gaëtan « junior » avait été contacté il y a quelques mois par Claire Leray, de Grez-sur-Loing, charmant bourg à environ 10 km au sud de Fontainebleau, et animatrice de l’Association « Artistes du Bout du Monde », nous informant que Maurice Moisand avait eu sa maison à Grez et se proposant de nous faire découvrir cet univers qu’il avait si bien connu. Le rendez-vous qui a suivi, avec Gaëtan, Geneviève et moi-même, vous a été déjà rapporté ; mais, arrivés avec Geneviève en avance sur l’heure de ce rendez-vous, nous avons bien sûr appliqué nos réflexes aguerris de généalogistes et c’est ainsi qu’après une première visite rapide du village, nous sommes allés droit au cimetière, espérant découvrir la tombe de Maurice, toujours révélatrice d’indices généalogiques.

dsc_0485b-99x150 dsc_0475bb-198x300 En fait, la première tombe découverte n’a pas été celle de Maurice, mais à notre grande surprise, celle de Marcel, enterré donc à Grez, avec, plus tard, sa mère et sa sœur. Sur sa tombe, un  bas-relief en stuc le représentant en buste, ainsi qu’une croix en faïence (…de Longchamp !). Bas-relief que nous nous sommes empressés de photographier pour essayer, en vain d’ailleurs et c’était logique puisque nous étions partis à la découverte de Maurice et non pas de Marcel, d’en faire deviner l’ identité à Gaëtan lors du déjeuner qui a suivi ! (photos en tête de § : l’auteur de cet article devant la tombe de Marcel ; sur la pierre verticale, le buste de Marcel, en-dessous l’inscription « Marcel Moisand, architecte, lauréat de l’Institut, 29 ans », et plus bas encore, la croix en faïence. Laquelle est parfaitement conservée, comme on peut le voir sur la 2ème photo)   

img013bb-150x115 C’est ce buste qui par sa ressemblance frappante, fait incontestablement penser à l’une des illustrations réalisées par Maurice pour le livre de François Coppée, « Rivales ». (photos jointes du bas-relief de la tombe et du détail d’une illustration de Rivales)

Marcel a toujours été domicilié à Paris ou la proche banlieue, c’est donc très certainement lors de ses visites chez son frère qu’il a peint les toiles de Grez et nous avons ainsi pu apprendre à Claire Leray que sa ville avait accueilli et inspiré, chacun dans son style, les deux frères.

tableau-m.e.-moisand-pavillon-des-etats-unisl-196x300 Les œuvres de Marcel  Moisand  se sont trouvées malheureusement dispersées à la suite de l’exposition. Particulièrement renommé dans le milieu artistique pour ses aquarelles et ses travaux d’architecture, trois de ses œuvres au moins ont été achetées et conservées dans les fonds publics, un tableau maritime conservé au Musée d’Angers (accessible après demande préalable auprès du Conservateur du musée) et un autre représentant le Pavillon des Etats-Unis lors de l’Exposition Universelle de 1900 exposé au Musée National de la Coopération Américaine à Blérancourt dans l’Aisne (Ce musée est  actuellement fermé pour rénovation, réouverture prévue fin 2014). Le dernier est « la chapelle palatine à Palerme », acquis par l’Etat en juillet 1903, du vivant du peintre, mais nous ne savons pas avec certitude où il se trouve, la base « Arcade » des Archives Nationales  le localisant, semble-t’il,  à l’Ambassade de France à Madrid. (photo en tête de § : le  tableau du Pavillon des Etats-Unis)

Les autres œuvres sont dans des collections privées, elles font très rarement l’objet de ventes. Gaëtan  a bien trouvé la trace d’une aquarelle « Rue à Grez-sur-Loing » vendue par les soins d’un commissaire-priseur en 1993 ; mais ce dernier, interrogé, n’a rien  conservé de l’époque où il n’était pas encore informatisé.

pict0029bb-94x150 dsc_0478b-189x300 Fort heureusement, un de nos cousins, passionné d’art, a pu acquérir deux aquarelles ces dernières années. 

Marcel est coté au Benezit. Rappelons que le Benezit est “la” référence en la matière, il s’agit du dictionnaire des peintres, français et étrangers, qui outre une description globale permet une cote approximative de ces artistes. Publié pour la 1ère fois en 1911, le Benezit a fait l’objet de plusieurs actualisations jusqu’à nos jours.

 

 

 

mm001.vignette Maurice Emile Moisand

Son frère ainé, Maurice Emile, né le 7 janvier 1864 à Paris 3ème, a été lui aussi élève à l’Ecole des Beaux-Arts , mais en section peinture où il a été présenté par Jean-Léon Gérome (1824-1904). Il aura également pour professeur Nicolas Luc-Olivier Merson, peintre et illustrateur (1846-1920). On relève dans son dossier à l’Ecole diverses citations entre 1886 et 1890, notamment des admissions en 2ème essai pour le Grand Prix.

Dès 1888, Maurice expose régulièrement au Salon annuel des Artistes Français aux Beaux-Arts,  d’abord des études en 1888 et 1889, puis des toiles à partir de 1890 jusqu’en 1894  : “Retour de chasse” et “Un bas bleu” en 1890, “En visite” en 1891, “Modèle difficile” en 1892, puis en 1893 “Sevrage” et un panneau décoratif “La chasse” en 1894. Il n’expose pas  en 1895, ni en 1896, mais présente une dernière toile en 1897,  “6 rue Bara, le thé des Amis”, dont nous n’avons malheureusement  pas retrouvé de représentation.

img024bb-78x150 img013bb1-84x150 Ces œuvres annoncent incontestablement le remarquable peintre animalier qu’il va devenir mais c’est avant tout en tant qu’illustrateur qu’il va réellement commencer sa vie professionnelle,  notamment avec  le livre « Rivales » de François Coppée ou encore pour la réédition en miniature du conte de Charles Nodier « la filleule du Seigneur – Histoire du chien de Brisquet ». Mais Maurice va très vite consacrer tout son talent à la peinture animalière, chiens, oiseaux et, principalement, des scènes de chasse. (photos en tête de § : la couverture du livre illustré par Maurice et l’une des gravures où l’on peut voir un personnage masculin dont la ressemblance est frappante, comme déjà dit plus haut, avec le buste de Marcel sur la tombe de Grez)

Contrairement à son frère et malgré tout son art, il n’aura malheureusement pas les honneurs du Benezit.

l-atelier-maison-de-maurice-moisand-150x94 dsc_0432b-150x99 Maurice s’installe à Grez-sur-Loing où il vivra toute sa vie, d’abord au lieu-dit « l’Auberge », dans le courant des années 1890 avec sa compagne, Maria Julienne Marguerite Louvet qu’il épousera en 1902, puis à « l’Atelier », dont l’adresse actuelle est le 44, rue Wilson à Grez, qu’il achète en 1922, mais dont il était déjà locataire. Hasard ou non,  la photo de cette maison et les explications de l’intérieur données par Claire Leray nous ont instantanément rappelé la Villa à Longchamp ! (photos de la maison : carte postale d’époque et photo actuelle de la maison comprenant une extension récente sur la gauche)

Pourquoi Grez-sur-Loing ? Nous n’avons pas de réponse certaine,  mais des indices.

Grez était un village de peintres très connu, un peu comme Barbizon au nord de Fontainebleau, mais alors que Barbizon avait attiré une importante colonie de peintres français, Grez avait accueilli dans le dernier quart du 19ème siècle une majorité de peintres étrangers, principalement Scandinaves et Japonais ; y demeuraient aussi, ou tout à côté, des artistes français et notamment Charles- Olivier de Penne, très célèbre peintre animalier, qui vivait à Marlotte, bourg attenant à Grez, où il décédera en 1897. Est-ce lui qui influencera le destin de Maurice ? Les styles en tout cas se ressemblent, l’école est la même. De Penne est beaucoup plus âgé et il a certainement servi  de maître à Maurice ! Une autre piste, celle du peintre américain William Picknell qui a élaboré en 1895 deux toiles sur Grez : Picknell et Maurice étaient contemporains et condisciples à l’Ecole des Beaux-Arts  sous la direction de L.C. Gérôme.

Il faut citer aussi l’écrivain François Coppée, évoqué plus haut,  lui aussi vivant à Marlotte : est-ce lui qui y a amené Maurice ou est-ce parce que justement Maurice habitait là qu’ils se sont rencontrés d’où l’illustration du livre ?

Autre condisciple de Maurice aux Beaux-Arts, Abel Mignon, qui va acquérir une notoriété importante en tant que graveur (il sera ainsi le premier graveur de timbres-poste en 1925 avec un nouveau procédé, la gravure en taille-douce). Maurice et Mignon seront voisins à Grez et très amis. Or Mignon, bien qu’originaire de Bordeaux, fréquentait Grez dès le courant des années 1880.

Toujours est-il que Maurice est bien installé dans la région en 1898, puisqu’il est un des membres-fondateurs d’une Association Artistique, créée cette année-là, basée à Montigny-sur-Loing (autre commune voisine de Grez, où vivaient également de nombreux artistes), dont le but sera d’organiser une exposition permanente de peinture, sculpture et céramique.

Nous n’avons malheureusement aucune photographie de Maurice qui décédera à Grez en 1934 sans descendance. Sa veuve hérite de la maison qu’elle vendra en  1941 en viager occupé à une commerçante parisienne avec  tout son mobilier, à l’exception des œuvres de Maurice ; elle y décédera en 1956. Il n’y a pas de succession, les tableaux de Maurice ont certainement été vendus petit à petit pour lui procurer des revenus. La maison existe encore de nos jours mais elle a subi plusieurs transformations au fil des ans.

pict0224bb-104x300 pict0226bb-111x300 On connaît nombre de tableaux de Maurice, des dessins et des lithos animalières. Beaucoup vous ont déjà été présentés lors d’un numéro précédent du Chardenois. Plusieurs membres de la famille possèdent d’autres oeuvres originales, soit par acquisition personnelle, soit en provenance de la Villa de Longchamp. (photos en tête de § : 2 huiles qui sont longtemps restés accrochés à la même place sur un mur du « fumoir » de la Villa)

dsc_0468b1-300x201 Nous avons eu la chance de rencontrer un descendant d’une très ancienne famille grezoise, chez qui nous avons pu admirer d’autres tableaux et lithos. Son grand-père, Monsieur Crépin, était boulanger à Grez, ami de Maurice Moisand et passionné de chasse. Anecdote intéressante : d’après la tradition familiale, les chiens de chasse peints par Maurice, notamment le pointer, seraient les siens. Notre interlocuteur n’a cependant pas reconnu son grand-père parmi les chasseurs peints par Maurice.

Les lithographies se retrouvent souvent sur Internet, le plus fréquemment d’ailleurs sous le nom de Marcel, qui par sa notoriété provenant du Benezit est le seul connu de la plupart des marchands d’art. Peut-être d’ailleurs est-ce cette confusion qui a fait que Maurice ne soit pas coté au Benezit ? Ce n’est que depuis peu que plusieurs d’entre nous interviennent afin de rendre à Maurice ce qui lui appartient. 

almanach-chasse-1913-14-b-150x108mm037b.vignette affiche-manufacture-b-197x300 D’autre part, Maurice a illustré plusieurs ouvrages consacrés à la chasse, notamment régulièrement l’Almanach de la Chasse Illustrée, puis « La Sauvagine en France » de Louis Ternier en 1897 (Louis Ternier dans son avant-propos indique d’ailleurs avoir choisi Maurice pour illustrer son livre après avoir vu ses œuvres dans l’Almanach ci-dessus), le « Vademecum du Piégeur » de Jean Dailly et  des couvertures pour la Manufacture de St Etienne.

p1000624b.vignette Et nous avons par ailleurs déjà évoqué le service de faïence « Le Deyeux » : nous n’en connaissons pas la date exacte, mais tout laisse à penser au début des années 1920.

Le talent de Maurice ne s’arrête cependant pas à la peinture animalière :

 bas-bleu-salon-1890-b-300x226 Un des premiers tableaux exposés au Salon des Beaux-Arts est « le bas Bleu », mettant en scène une jeune femme. (La reproduction présentée ici malheureusement de piètre qualité est extraite du Catalogue du Salon de 1890)

pict0012c-300x183 Parmi ses oeuvres, il y a également ce nu, certainement du début de sa carrière (fin du 19 ème) : on pourrait imaginer qu’il s’agit de Marguerite Louvet, sa future épouse.

p1070244bb-103x150 … et ce tableau extraordinaire, représentant une jeune femme à la pêche. Est-ce toujours la même personne ?

dsc_0473bbb-cop-199x300 Il ne faut pas oublier par ailleurs le bas-relief réalisé pour la pierre tombale de son frère !

 

 

Maurice et Marcel étaient vraiment des artistes de grand talent, bien que très différents l’un de l’autre. La préparation de cet article m’a amené à admirer un grand nombre de leurs œuvres et à rêver à  ce que Marcel aurait pu réaliser sans ce décès prématuré !

Et je comprends sans problème la passion mise par certains à rechercher leurs tableaux et le bonheur ressenti lors de la découverte de nouveaux originaux.

 

 

Un grand merci à Gaëtan « junior » qui par ses recherches très poussées a apporté une contribution importante à cet article, notamment par la découverte d’articles de journaux de l’époque ainsi que des études architecturales et des tableaux de nos peintres.

Un grand merci également à tous les détenteurs d’œuvres de Marcel et Maurice Moisand  grâce à qui nous avons pu abondamment illustrer cet article…

 

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Nous présentons  ici un album d’oeuvres de Maurice, déjà présentées dans des bulletins précédents du Chardenois :

Maurice, oeuvres choisies
Album : Maurice, oeuvres choisies

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 Nous présentons également un nouvel album d’oeuvres de Maurice inédites (au sens de non publiées à ce jour dans le Chardenois),  notamment plusieurs gravures du livre de Louis Ternier « La sauvagine » et de celui de François Coppée, « Rivales » :

les inédits de Maurice
Album : les inédits de Maurice

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Et puis voici quelques croquis d’architecture réalisés par Marcel Moisand et Félix Boutron en 1899. Le hasard nous a mis il y a quelques jours à peine sur la piste du livre de ces croquis, dont nous avons pu consulter un exemplaire à la BnF et en  photographier la couverture signée Mucha et les quarante planches (la photo qui illustre l’édito de ce bulletin représente un détail de l’un de ces croquis) :

les croquis de Marcel
Album : les croquis de Marcel

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sans-titre-4bb-288x300  Le décor Callot (2)

                                 Gaëtan Moisand

 

 

4callot-300x199 Le premier article sur le décor Callot (Bulletin n° 12 déc. 2012) se terminait ainsi :

 » Il faut bien se ranger à l’évidence. Si deux des personnages du service de Longchamp (les deux hommes en arme, Franca Trippa et Scaramuccia) sont directement issus des gravures de Callot, les deux autres ne se retrouvent nulle part chez le  graveur lorrain.

Alors, où trouver la trace de ces deux personnages, le nain joueur de violon et l’âne jouant  du luth ? Et pourquoi le décorateur de Longchamp les a-t’il unis à Franca Trippa et à Scaramuccia dans un seul et même décor dénommé le « Callot » ?

C’est ce que nous tenterons de découvrir dans le prochain bulletin.”

Voici donc dans ce deuxième article l’état de nos nouvelles « découvertes ».

 

On parle souvent des grotesques de Callot lorsqu’on évoque les gravures du grand maître lorrain. On sait, par ailleurs que parmi les décors créés pendant l’âge d’or de Moustiers, au XVIIIème siècle, l’un des plus populaires est appelé « décor à grotesques ».

Grotesques de Callot, grotesques de Moustiers… Simple coïncidence sans conséquence ? Ou au contraire, coïncidence qui ne doit rien au hasard ? Et dans cette dernière hypothèse, pour espérer  découvrir les origines de nos deux personnages du service Callot de Longchamp, le détour par Moustiers pourrait-il s’avérer fructueux ?

 plat-clerissy-musee-marseille-300x207 Du côté de Moustiers

 A l’origine le terme « grotesque » désignait un genre particulier de décor du temps de la Rome Antique, que l’on retrouve notamment dans les « grottes » de la Maison Dorée de Néron à Rome (le mot « grotesque » vient précisément de là).

Il s’agit  d’une ornementation de vastes surfaces (murs et  plafonds de grandes demeures ou de palais), composée d’arabesques, de feuillages, d’oiseaux, de sphinx,… La symétrie rigoureuse de leur structure est compensée par la bizarrerie des personnages, hommes ou animaux, dont le rapprochement est souvent insolite.

Ce genre fut repris à la Renaissance dans la décoration des palais italiens construits à cette époque.

On le retrouve  plus tard dans le  décor dit « à la Bérain », qu’adoptent les faïenciers de Moustiers au début du XVIII ème siècle. Berain est un décorateur du roi Louis XIV qui renouvelle l’art grotesque et influence tous les arts décoratifs de son époque. Illustration du sous-titre ci-dessus  : plat Moustiers signé Clerissy, décor Bérain.

Mais le véritable inventeur du décor à grotesques à Moustiers, c’est Joseph Olérys, qui  s’installe dans ce village en 1740  après s’être formé en Espagne. Il s’inspire du décor « à la Bérain » préexistant à son arrivée. Mais il le transforme profondément en sortant de leur rôle accessoire les figures grotesques du décor Bérain perdues au milieu des arabesques.

proantic-olerys-et-laugier-1-150x112 Olérys crée un décor totalement nouveau permettant d’infinies possibilités de variations : représentations de personnages très divers, de toutes les époques, d’animaux et de végétaux réels ou imaginaires, … Il est probable que, comme d’autres décorateurs après lui à Moustiers, il s’inspire en partie des grotesques de Jacques Callot. C’est en tout cas l’opinion des spécialistes de la faïence de Moustiers au XIXème siècle qui considèrent Jacques Callot comme le père spirituel des grotesques de Moustiers. (photo en tête de § : assiette moustiers  atelier Olérys et Laugier, décor à 3 grotesques et un oiseau)

Serait-il possible dès lors que le décorateur de Longchamp ait puisé pour compléter la série de personnages de son décor Callot dans les décors à grotesques de Moustiers ? Et qu’il ait considéré qu’il était dans son bon droit puisque, tout au long du XIXème siècle, les spécialistes ont affirmé  que Callot était l’inspirateur des décors à grotesques de Moustiers ? 

 lane-du-louvre-300x194L’âne musicien

Commençons par l’âne musicien, dont on est certain que l’inspiration ne peut provenir directement de l’œuvre de Callot puisque celui-ci s’intéresse essentiellement à l’homme ….

La surprise  concernant cet âne est qu’il y a une très ancienne tradition de sa représentation : la plus ancienne connue remonterait à l’art sumérien, 3000 ans avant J.C, mais je n’en ai pas trouvé la trace iconographique. Au Louvre, on peut toutefois dénicher cette pierre gravée (en illustration du sous-titre), à peine plus récente, puisqu’elle date du Moyen Empire Egyptien (2000 av. JC), où l’on peut voir un âne jouant de la lyre avec ses sabots.

ane-aulnay-2-234x300 saint-nectaire_1-300x200 On retrouve, plus proche de nous, l’âne musicien très souvent représenté dans les églises romanes françaises. Notamment sur le magnifique tympan de l’église Saint Pierre d’Aulnay-de-Saintonge (1ère photo ci-contre), mais aussi à Saint-Nectaire, tout autant connu pour son fromage que pour sa très belle église dans laquelle on découvre à nouveau sur un chapiteau notre âne musicien (2ème photo ci-contre). Lequel apparaît dans bien d’autres églises romanes encore…

asne1-225x300 Mais c’est sa représentation sur un mur extérieur de la cathédrale de Chartres qui est certainement la plus « parlante ». Nulle part ailleurs, l’âne musicien n’atteint une aussi grande taille et n’est aussi bien mis en valeur, de par sa position à l’extérieur de la cathédrale à la vue de tous les passants. La bouche largement fendue, il semble rire de sa maladresse à ne pouvoir jouer véritablement d’un instrument de musique avec ses sabots.

Mais si son rire provoque le nôtre, il faut savoir aussi le prendre au sérieux. Et voici pourquoi, si l’on en croit les érudits de la cathédrale :

L’âne de Chartres comme ceux des églises romanes puise son origine dans un proverbe grec tiré d’une fable de Phèdre « onôï lura » (l’âne à la  lyre) : « Pourquoi donner une lyre à un âne puisqu’il ne peut en pincer les cordes ? ».

Un auteur du VIème siècle, Boèce, reprend cette fable dans une comédie toujours populaire au Moyen-Age et fait dire à l’un de ses personnages, Dame Philosophie : « Entends-tu mes paroles ou es-tu comme l’âne devant la lyre ? ». Cet âne, symbole de la bêtise et de l’ignorance, on le retrouve également dans une lettre d’Abélard (celui d’Héloïse) : « Il est un âne devant une lyre le lecteur qui tient un livre et n’en comprends pas le sens ».

Ainsi l’âne de Chartres semble dire au passant : « Ne sois pas comme moi, ouvre tes yeux, regarde ce grand livre de pierres qu’est la cathédrale, et tu en comprendras le sens ». 

musee-moustiers-b-300x291 musee-moustiers_modifie-2-300x239 C’est cet âne-là, dont la tradition remonte à Sumer et se poursuit en France au Moyen-Age dans les églises romanes et à Chartres, que reprend à son compte au XVIIIème siècle Jacques Olérys  en faisant de lui l’un de ses personnages grotesques.

Il le représente le plus souvent assis, jouant de la lyre, ou plus exactement de la harpe. L’âne tire la langue ou grimace, sans doute pour nous montrer qu’il est bien incapable de jouer. Un valet le protège avec un parasol, un livre à ses pieds est ouvert à une page sur laquelle est parfois écrit : « Malheur pour qui la mauvaise langue parle ».

A ce stade de nos recherches, si on est en droit de  penser désormais  que le créateur du décor Callot s’est sans aucun doute inspiré des décors à grotesques de Moustiers, il faut bien admettre toutefois qu’il n’y a pas une parfaite correspondance entre l’âne d’Olérys et celui de Longchamp. Ce dernier ne joue pas de la harpe, mais du luth (ou de la cithare ?) et n’est pas accompagné d’un valet au parasol. Il faut donc chercher encore …

Et pourquoi pas chez les Clerissy, puisque ceux-ci ont développé la production la plus abondante du Moustiers de l’âge d’or sur 3 générations ? C’est précisément dans l’Atelier Clerissy que nous avons découvert « notre » âne : c’est là en effet qu’a été représenté, pour la première fois semble-t’il, l’âne au luth ou à la cithare, celui que nous connaissons bien parce que c’est aussi celui de Longchamp.

plat-clerissy-proantic-b-300x216 proantic-plat-clerissy-3b-226x300 Le voici sur cette assiette du XVIIIème siècle, signée Clerissy, au décor monochrome vert manganèse, accompagné de 2 autres grotesques. Contrairement à celui d’Olérys, l’âne au luth  de l’Atelier Clerissy est « habillé » d’une curieuse collerette et harnaché d’une selle. Il tourne la tête à l’opposé de son instrument de façon désinvolte pour montrer peut-être à quel point il s’en désintéresse.

sans-titre-4b-copie-300x164 Ce photomontage montre clairement que le décorateur de Longchamp a largement puisé son inspiration chez les Clerissy :  même posture de l’âne, même instrument, même position des sabots sur celui-ci, même collerette, même regard opposé à l’instrument, même arbuste contre lequel l’âne s’adosse. Pour l’essentiel, nous avons bien affaire au même personnage. Seul peut-être le port de tête diverge légèrement. A vrai dire, la seule dissemblance vraiment notoire vient du traitement monochrome ou polychrome selon que l’on est à Moustiers ou à Longchamp. 

De Sumer à Saint-Nectaire, de Moustiers à Longchamp, l’âne musicien nous aura fait parcourir un chemin semé de bien des surprises. Il est  temps de clore provisoirement notre propos et de remettre au prochain bulletin la description d’éventuelles découvertes concernant le 4ème personnage du décor Callot, le nain au violon. Après quoi, dans ce même prochain bulletin, viendra le temps de conclure. 

 

 

 

 

 

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  bateau-2d-236x300 Signé ELLEN (2)

                                Gaëtan Moisand

 

Un 1er article intitulé « signé Ellen » dans le bulletin n°3 nous permettait de découvrir (ou redécouvrir) les dons artistiques d’Ellen, alias Hélène Charbonnier Moisand, à travers quelques aquarelles et céramiques de sa création.

 Nous  découvrons ici d’autres aquarelles signées Ellen, détenues par plusieurs membres de notre famille.

p1100609b-228x300  p1100610b-300x235 Ces 2 aquarelles sont datées d’août 1951. La première représente des maisons à Publier, petit village située sur les premiers contreforts du lac Léman au-dessus d’Evian, et la seconde des bateaux au port sur le Lac Léman.

p1100606b-220x300   p1100607b-216x300 Ces deux-là sont des vues du Lac de Côme. Elles datent d’août 1954.

29042010-b-300x211 Cette aquarelle, datée de juillet 1947, représente une vue du vieil Annecy  

p1090127bb-300x230  Celle-ci représente le château de Chenonceau. Probablement plus ancienne que les précédentes, elle n’est pas signée Ellen mais H. Moisand.                                                                                                                

p1100608b-300x224 Celle-ci n’est ni datée, ni légendée.  

bateau-2-b-300x235 Cette aquarelle est datée d’août 1963, soit moins d’un an avant son décès.  

moulin-2b-213x300  Aquarelle non signée mais « certifiée » par son détenteur comme étant bien de la main d’Ellen. Peut-être est-ce l’une des premières aquarelles d’Ellen et, si c’est bien le cas, on mesure le chemin parcouru en la comparant à la précédente, qui est sans doute la dernière..                        

 

 Remerciements aux détenteurs des aquarelles présentées ici , qui ont contribué à la réalisation de cette 2ème série sur les oeuvres d’Ellen.

Il se peut qu’il y ait encore dans la famille d’autres aquarelles d’Ellen. Si tel était le cas, les personnes concernées pourraient se faire connaître et envoyer aux administrateurs du Chardenois une (bonne !) photo de ou des aquarelles en leur possession.

 

 

Voici l’album des aquarelles déjà présentées dans le bulletin n°3                                          

3 aquarelles dEllen
Album : 3 aquarelles d'Ellen

9 images
Voir l'album
       

                                                

Et voici celui des aquarelles présentées ici

 

9  aquarelles dEllen
Album : 9 aquarelles d'Ellen

13 images
Voir l'album
 

 

Autre regard possible, celui du diaporama de l’ensemble de ces aquarelles, avec en fond sonore, le nocturne n°1 de Chopin, dont Marie-Thé dit qu’ « Ellen », sa maman , le jouait avec une légèreté et une grâce qui chaque fois l’étonnait :

 

 

http://www.dailymotion.com/video/xyvyke

 

 

 

 

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dsc_0080b1-199x300 Les Chartreux à Cluny

               Gaëtan Moisand                                                                                                                                          

 

Ce titre, un rien provocateur (comment çà : les Chartreux ont investi la célèbre abbaye bénédictine !?), se comprend mieux si l’on sait que les Chartreux du tombeau de Jean sans Peur après un très  long voyage  sont de passage au Musée de Cluny à Paris.

Les Chartreux (ceux de Champmol et …de Longchamp !), accompagnés de quelques parents et officiers de la maison ducale, sont sortis de leur niche sous le tombeau du Duc de Bourgogne depuis plus de deux ans à la faveur de la transformation du Musée des Beaux-Arts de Dijon. Ils ont fait un long périple aux Etats-Unis dans 7 musées différents  où ils ont reçu l’hommage de plus de 600 000 Américains , puis dans 2 musées européens à Bruges et à Berlin, avant de se rendre à Paris.

On peut  admirer « nos » Chartreux jusqu’au 3 juin 2013 dans une salle du Musée de Cluny comme jamais plus on ne le pourra. Une fois de retour à Dijon, en effet, ils seront de nouveau à demi-cachés sous les arcatures du tombeau ducal.

dsc_0146_1-300x199 Sobre et magnifique présentation dans une salle sombre où un éclairage parfait met en valeur l’albâtre des plis de leur robe et de leur visage éploré : les pleurants, comme on les nomme, alignés dans une cohorte hélicoïdale semblent accompagner le Duc vers sa dernière demeure.

 

 

 

 

 

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capt_130227_h123803_003-300x203 mon arbre généalogique

un message de Daniel et Geneviève Moisand

 

Dans le bulletin n° 5 du Chardenois sous l’intitulé « Introduction à la généalogie », nous présentions notre passion, la généalogie, en même temps que nous vous  faisions part de la création de l’arbre généalogique de l’ascendance Moisand et Guyot de Daniel sur le site GeneaNet et donnions les clés pour y accéder.

Après consultation des nouvelles procédures de GeneaNet, il apparaît que le simple code d’accès “ami” ne suffit plus pour consulter la totalité de l’arbre. Il paraît que c’est pour sécuriser le site… !

Il faut maintenant que “nous invitions” personnellement chaque personne de la famille souhaitant avoir accès à la totalité de l’arbre, c’est-à-dire y compris  les contemporains de moins de 100 ans, les photos et les notes. Ce serait beaucoup trop long et inutile de le faire pour la totalité des descendants indifféremment, car ça n’intéresse pas tout le monde. Ceux qui souhaitent consulter la généalogie de façon complète doivent donc nous envoyer un mail pour nous le demander (daniel.moisandatbboxpointfr, at et point étant placés là pour éviter que notre boite soit inondée de spams, à vous de remettre les bons sigles pour arriver jusqu’à nous). Ainsi nous pourrons envoyer le formulaire d’invitation seulement à ceux qui le désirent, à la suite de quoi ils devront s’inscrire (c’est évidemment gratuit) avec leur propre identifiant et leur propre mot de passe.

A préciser que tout le monde peut se connecter sur le site GeneaNet sans être inscrit et sans invitation mais que les infos sont volontairement incomplètes concernant les notes, les photos  et les contemporains.

 

 

 

 

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19370001modifi2bmodifi1.vignette Carnet de famille

 

 Du côté Bernard, des naissances  de 2012

violette-245x300 Violette est née le 25 mai 2012 à Suresnes. Après Adèle et Oscar, c’est le troisième enfant de Marie et Guillaume Andrier. Ce dernier (matricule 334 dans la nomenclature Moisand) est le fils d’Annie Bernard Andrier et de Bernard Andrier, le petit-fils de Christiane Moisand Bernard et d’Olivier Bernard.

matthieu-300x200 Charlotte (matricule 341) et Jérôme Morville ont eu un petit Mathieu qui est né le 11 octobre 2012. C’est le cinquième petit enfant de Xavier Bernard.

 

Du côté Duffour, une naissance toute récente

paloma-300x200 Paloma Duffour est née le 6 avril 2013 à Paris. C’est le 4ème petit-enfant de François et Véronique,  la fille d’Edouard Duffour (matricule 262) et de Priscille née Potier.Elle est aussi la sœur d’Oscar qui a maintenant 2 ans. Elle est également l’arrière-petite-fille d’Yvonne Moisand Duffour et de Jean Duffour.  

                                                                                                                                                                   

Du côté Marcel, une annonce de mariage

Sébastien Grava et Marie-Paul Moisand (matricule 613), fille de Jacques Moisand, petite fille d’Annie Guyot Moisand et de Marcel Moisand, se marient le 8 juin prochain.

 

 

 

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3 commentaires

  1. Virginie Frelin dit :

    J’ai découvert par hasard votre blog en cherchant des informations sur Marcel-Emmanuel Moisand, parallèlement aux recherches que je mène actuellement sur Constant Moyaux, en vue d’une exposition au musée des Beaux-Arts de Valenciennes à la fin de l’année 2013 (6 décembre 2013-23 mars 2014).

    Je vous signale qu’un ouvrage de Mme Annie Jacques, intitulé La Carrière de l’architecte au XIXe siècle (Dossiers du musée d’Orsay, 1986), reproduit la photo de Caricatures de l’atelier Moyaux faties par Marcel-Emmanuel Moisand (p. 65). Cette photographie semble se trouver en collection particulière et j’en cherche actuellement la provenance, mais si vous le souhaitez étayer votre corpus d’oeuvres de Marcel-Emmanuel Moisand, je peux vous adresser une numérisation de cette image.

    Bien cordialement,

  2. Jean-Jacques Bidal dit :

    Bonjour,

    Pour votre information.
    Comme mentionné dans votre bulletin, Maurice Moisand était marié à Maria Julienne Marguerite Louvet,sœur de ma grand-mère Léa Louvet mariée à mon grand-père Pierre Bidal. La commerçante parisienne qui acheta la maison de Maurice Moisand en 1941 était ma tante, Raymonde Bidal mariée à Raymond Remaudière, riche propriétaire d’une grande Quincaillerie avenue d’Italie à Paris . J’ai moi-même vécu quelques mois au 44 rue Wilson à Grez-sur-loing durant l’hiver 1940-41 à titre de réfugié avec mon frère et ma mère avant de passer le reste de la durée de la guerre à Marlotte. L’atelier de Maurice Moisand fait donc partie de mes souvenirs d’enfance. Il existait 4 exemplaires du service en faience Le Deyeux, un pour chacun des quatre enfants de sa belle sœur Léa Bidal née Louvet. Si vous désirez en savoir d’avantage, n’hésitez pas à me contacter.
    Bien cordialement.
    Jean-Jacques Bidal

  3. morgue dit :

    bonjour,
    étant amateur du peintre Maurice Moisand j’ai en ma possession deux lithos et deux huiles sur bois originales
    je voudrais vous envoyer des photos, comment faire
    cordialement

Répondre

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