bulletin n° 6 ** sept. 2010 ** fondateur : Philippe Moisand
Philippe Moisand
Nous y voilà donc. La cousinade, proposée par Mamie Martin et Isabelle Marcé, portée par le comité d’organisation où sont représentées les huit branches de la famille, est maintenant toute proche. Même s’il n’a joué aucun rôle direct dans cette affaire, je ne peux m’empêcher de penser que notre bulletin, en resserrant les liens familiaux un peu distendus et en réveillant un intérêt grandissant pour l’histoire de notre tribu, a joué son rôle dans l’engouement suscité par cet évènement.
Car s’il est encore un peu tôt pour parler de succès, on peut déjà se réjouir d’un taux de participation conséquent : près de 300 inscrits à ce jour (294 exactement), dont 203 adultes, 35 ados et 56 enfants de moins de douze ans. La branche 3 fournit le plus gros contingent avec 70 participants, mais je n’oublie pas bien entendu les sept autres, qui seront toutes largement représentées. Une mention particulière pour la branche 7 qui nous « fournira » à la fois la doyenne de la descendance Moisand/Charbonnier avec Marie-Thé Pruvost et le benjamin avec Victor Brunet de La Charie né en juillet 2010.
Il reste bien évidemment à transformer l’essai et à faire en sorte que ce week end de la mi-septembre soit une vraie réussite. Il appartient bien sûr au comité d’organisation de faire en sorte que le programme des festivités et sa réalisation soient à la hauteur des attentes, mais il revient aussi à chacun d’entre vous de participer activement aux activités qui vous sont proposées.
Les hasards du calendrier font coïncider notre réunion avec les journées du patrimoine. Tout un symbole. Pour une fois, ce sont vos propres racines, et non plus celles des autres, que vous êtes invités à explorer au travers de ces lieux chargés de l’histoire écrite par nos ancêtres, et en tout premier lieu, les trois personnages qui ont marqué Longchamp et notre famille de leur empreinte. Je veux parler de Robert Charbonnier, le fondateur, de Gaëtan Moisand, le continuateur, et de celle qui a été le trait d’union entre les deux, la Reine Hélène.
A très bientôt.
Photos de titre : Robert Charbonnier ; Hèlène Charbonnier Moisand ; Gaëtan Moisand
Les Moisand de Beauvais
Geneviève Moisand
Geneviève commence ici une série de 3 articles sur les Moisand de Beauvais, branche de la famille Moisand dont nous descendons : Antoine, tout d’abord, puis Constant et enfin Horace, respectivement arrière-grand-père, grand-père et père de Gaëtan Moisand. C’est sa passion pour la généalogie, passion qu’elle a transmise à son mari, Daniel Moisand (voir l’article de ce dernier dans le bulletin précédent), qui lui a permis non seulement de retrouver la trace de nos ancêtres mais aussi de nous faire connaître les principaux aspects de leur vie.
Moisand de Beauvais pour les distinguer des Moisand de Touraine : Antoine est sans doute le premier des Moisand à quitter la Touraine de ses ancêtres et les métiers de la soie que ceux-ci pratiquaient de longue date pour venir s’installer à Beauvais comme imprimeur-libraire. En vérité, il est le 1er à quitter la Touraine, mais pas tout à fait le 1er à abandonner les métiers de la soie comme Geneviève nous le raconte ici.
1ère partie : Antoine MOISAND
Le premier MOISAND à quitter sa Touraine natale s’appelle Antoine, comme son père. Il naît à Preuilly-sur-Claise (Indre et Loire) en septembre 1793, quelques jours seulement après l’instauration de la « Terreur ». Il est le descendant d’une longue lignée de passementiers, marchands-drapiers, fabricants ou négociants en soie, mais l’industrie de la soie a périclité dans la région tourangelle et son père s’est reconverti dans l’horlogerie. Mais Antoine n’a pas la fibre horlogère, et il abandonne le commerce de l’horlogerie à son jeune frère Armand Constant (le grand-père des peintres Marcel et Maurice MOISAND).
Il quitte tout d’abord Preuilly pour Paris où il va suivre des stages dans différentes imprimeries parisiennes puis il trouve une place de correcteur dans l’imprimerie de Lucien Côme DIOT à Beauvais. Son patron lui abandonne progressivement les rênes de l’imprimerie dont il prend la direction à 25 ans, avant d’épouser trois ans plus tard, en 1821, Sophie DIOT, la fille de Lucien Côme.
Quelques semaines après son mariage, Antoine s’associe avec son beau-père et demande et obtient son brevet de libraire pour lequel il doit prêter serment de fidélité au Roi Louis XVIII et d’obéissance à la Charte et aux Lois du Royaume.
En date du 17 juin 1823, il adresse une supplique au Ministre de l’Intérieur en vue d’obtenir un brevet d’imprimeur en lettres, à laquelle il joint une lettre de démission de son beau-père ainsi qu’une attestation de « bonne vie et mœurs » signée du maire de Beauvais, et une attestation de capacité signée par quatre imprimeurs parisiens. La supplique est ainsi libellée :
« Monseigneur,
Je supplie très humblement Votre Excellence d’accueillir favorablement la pétition de Monsieur DIOT, mon beau-père, en m’accordant en son remplacement le brevet d’imprimeur à la résidence de Beauvais. L’expérience que j’ai acquise dans cette profession, mon attachement au Roi, ma confiance en son Gouvernement, mon respect pour les lois, et mes principes religieux me font espérer que vous recevrez ma demande avec bienveillance… »
Lors de l’obtention de ce brevet, le Ministre de l’Intérieur écrit la lettre suivante au Préfet :
« Monsieur le Préfet,
Les renseignements favorables que vous m’avez transmis sur le compte de MOISAND, libraire à Beauvais, m’ont engagé à lui accorder un brevet d’imprimeur pour la même ville en remplacement du Sieur DIOT, démissionnaire. En le remettant au titulaire, je vous prie de lui faire sentir le prix de cette faveur et de lui déclarer que s’il imprimait ou vendait quelque ouvrage contraire à la Religion, à la morale ou au Gouvernement, il serait poursuivi selon toute la rigueur des lois. Vous recommanderez en même temps au Sieur MOISAND de se présenter au Tribunal de 1ère Instance pour y prêter le serment prescrit…
« Réponse du Préfet : « … en remettant au Sieur MOISAND cette marque de la faveur du Gouvernement, je l’ai engagé à s’en rendre digne par une conduite irréprochable et je lui ai fait connaître les formalités qu’il lui restait à remplir… »
Antoine obtient ce brevet en date du 26 Août 1823 (N° 2251).
En 1826, Antoine démissionne de la profession de libraire au profit de son beau-frère, Frédéric DUPONT à qui leur beau-père avait dévolu le commerce de librairie, Antoine conservant celui de l’imprimerie. Mais il obtient un nouveau brevet de libraire le 23 mai 1829 (n° 2911). Auparavant, Frédéric avait déclaré : je n’ai avec Monsieur MOISAND, mon beau-frère, aucun intérêt particulier qui puisse l’empêcher d’exercer le commerce de la librairie. »
Antoine développe ainsi une importante imprimerie-librairie et devient un notable de Beauvais, où il préside le Tribunal de commerce et siège parfois comme juge de paix.
Après 30 ans de mariage, sa femme décède à 52 ans. Antoine lui survit 19 ans et s’éteint à son domicile, 26 rue St-Thomas, à l’âge de 77 ans, un an seulement avant la mort prématurée de son fils unique Constant.
Longchamp dans l’œil du cyclone
Sébastien Langlois
38 ans, Dijonnais d’origine, Sébastien Langlois vit depuis 2007 à Longchamp , où il a racheté la maison, qui fait face à l’entrée de l’usine, à Andrée Gay-Poulot (connue universellement sous le petit nom de « Dédée »). Marié, père de deux enfants, il est archiviste à la Bibliothèque patrimoniale et d’études de la Ville de Dijon (située dans l’ancien collège des Godrans), où il est chargé en particulier du classement et de la valorisation des fonds d’archives qui y sont conservés. Son article est paru pour la 1ère fois dans le bulletin municipal de Longchamp en septembre 2008. Pour l’écrire, Sébastien a consulté les archives municipales de la commune, interrogé quelques témoins et intégré les photos que nous lui avions communiquées, lesquelles, reproduites ici, ont été prises par Robert Moisand juste après le cataclysme.
« Violentes tornades en Côte-d’or, dans l’ouest et en Angleterre »
II y a soixante ans, le 9 août 1948, le journal Le Monde affiche à la une ce titre retentissant. Le lecteur apprend alors qu’une «véritable tornade a dévasté en moins d’une minute plusieurs communes du canton de Genlis» et que « la forêt qui se trouve entre Beire-Le-Fort et Longchamp a été littéralement déboisée sur une distance de 10 km et une largeur de 50 m ; les arbres les plus gros ont été arrachés comme des fétus de paille et projetés à des dizaines de mètres. A Longchamp, les toitures de 155 maisons ont été enlevées, de même que les poteaux télégraphiques ».
Voilà une incursion singulière dans l’actualité mondiale de l’après-guerre pour un petit village comme Longchamp. Venant de Longeault, le cyclone s’est abattu sur notre commune, épicentre du phénomène, le samedi 7 août vers 18 heures. Plusieurs habitants évoquent encore aujourd’hui le passage de la tornade.
Marcel Roy, de retour de l’armée, se souvient avoir vu la colonne tourbillonnante approcher du village. Il se rappelle une tête de marronnier qui s’est trouvée arrachée pour finir dans la vitrine du café Vadot et le clocher de l’église tanguer de droite à gauche ! Tout comme Paulette Ropiteaux racontant comment les veaux qui broutaient dans le pré entre la route et le château, occupé aujourd’hui par le champ de foire, «s’envolèrent» sur l’autre rive de l’Arnison.
Alors qu’il livrait du lait, Archangelo De Vecchi se souvient aussi de cet instant où le vent éjecta son béret dans un fossé. Heureusement pour lui, car au moment où il quitta la chaussée pour le récupérer, un arbre s’abattit à l’endroit même où il marchait.
Le Maire, Mr Henry Moisand, dans son rapport, décrit un paysage d’apocalypse :
« un village transformé en champ de désolation et de ruines, les toitures soulevées, les cheminées arrachées, les cloisons soufflées, les murs lézardés, les portes et fenêtres dégondées, les vitres cassées et des centaines d’effets jetés dans les rues et les jardins ».
Le Maire explique que «le désastre a été amplifié par une pluie diluvienne qui est tombée de manière ininterrompue pendant les vingt-quatre heures suivantes. 80 % des arbres et jardins ont été coupés ou arrachés, dont un grand nombre de fruitiers» (76 exactement), auxquels il faut ajouter les coupes affouagères et les récoltes agricoles.
De nombreux bâtiments communaux sont atteints, à commencer par l’église avec sa toiture et ses chéneaux arrachés, ses vitraux brisés, mais aussi l’école des filles, la cure, les lavoirs et la poste. Les Faïenceries de Longchamp ont également subi un triste sort. L’huissier chargé de l’estimation des dégâts procède au tour complet des installations qui sont toutes durement touchées : les bureaux, les fours, les magasins, le cinéma, les hangars, mais aussi les maisons des cités ouvrières prénommées Christiane, Hélène et Juliette, ainsi que la villa de la direction et le château qui héberge le centre d’apprentissage. Dans l’usine, l’huissier découvre «un tas volumineux de vaisselle de choix et ordinaire rassemblée (…) sous un vaste hangar, faisant face au bâtiment de l’usine, où se fait la préparation des pâtes (…),comprenant notamment déchets d’assiettes plates et creuses, plats divers, saladiers, soupières, tasses ».
Plus loin, il déplore la «véritable dévastation» opérée dans le parc de la villa : « de beaux et volumineux arbres, qui faisaient le charme du parc, sont arrachés, d’autres sectionnés à divers hauteurs, le branchage détruit (…). II existe sur le terrain trois grands et beaux sapins déracinés, deux grands noyers d’Amérique quatre grands noyers ordinaires, quatre grands peupliers sont arrachés ».
Face à un tel cataclysme, les habitants, selon le Maire, « ont été remarquables de calme, de sang-froid et de courage devant la réalité. Beaucoup ont passé la nuit sous la pluie à colmater les plus grandes brèches de leur toit ». Dès le lendemain, les opérations de secours sont déclenchées : une section du Train d’Auxonne et plusieurs camions militaires interviennent pour effectuer la mise hors d’eau des maisons et de l’usine, et pour rétablir les lignes électriques et téléphoniques. Parallèlement, le Préfet alerte les ministères et les parlementaires, afin d’amorcer le processus de solidarité nationale. Et aussitôt le Maire reçoit de nombreux témoignages de soutiens officiels qui lui promettent trois à quatre cent mille francs de secours d’urgence. En novembre 1948, la commune recevra finalement près de six cent mille francs. Avec la reconstruction, une longue bataille s’engage alors : celle de l’indemnisation des dommages.
La commune avait estimé à plus de dix-sept millions de francs le montant des pertes subies. Les semaines passent et les procédures deviennent longues ; l’impatience gagne les victimes. Une association des sinistrés de Longchamp, qui s’attache les services d’un avocat dijonnais, est créée, manière de faire pression sur les autorités. Le Maire s’inquiète pour ses administrés «ne pouvant faire face à leurs engagements, ni payer leurs impôts».
En février 1949, on apprend que plus aucun crédit n’est disponible et que les indemnités à espérer ont été employées «à la réparation des barrages de l’Isère» ! La solution de rechange consisterait alors en des facilités de crédits en faveur des sinistrés par calamités publiques… On peut imaginer alors les pourparlers des parlementaires Côte-d’Oriens entre les chambres et les ministères parisiens, qui aboutissent finalement en mai 1949 à l’octroi d’une somme de trois millions de francs à partager entre les particuliers, les Faïenceries et la commune de Longchamp.
Progressivement dans les mois qui suivirent, le village soigna ses plaies et retrouva « un aspect plus riant et plus coquet» comme l’espérait le Maire. Soixante années après cet extraordinaire cyclone, de nombreux habitants doivent se souvenir parfois de ces quelques minutes qui transformèrent Longchamp en un champ de désolation..
Note de la rédaction : cyclone ou tornade ?
Bien que le journal Le Monde évoque une violente tornade, c’est le terme « cyclone » qui a prévalu à Longchamp et c’est sous ce terme qu’on évoque encore aujourd’hui la grande dévastation du 7 août 1948.
Pourtant, il ne peut s’agir d’un cyclone, lequel ne se développe que dans les régions tropicales. De plus, un cyclone, qu’on appelle aussi selon les régions ouragan ou encore typhon, se développe en tourbillon sur un territoire beaucoup plus vaste que celui concerné par le phénomème de 1948, puiqu’il est d’un diamètre compris entre 500 et 1000 kms.
Ne s’agirait-il donc pas plutôt d’une tornade ?
Une tornade est un tourbillon de vents extrêmement violents, prenant naissance à la base d’un nuage d’orage (un cumulo-nimbus).Ce phénomène météorologique a un pouvoir destructeur supérieur à celui d’un cyclone au mètre carré, mais est de durée et d’étendue limitées : il concerne un corridor de quelques dizaines à quelques centaines de mètres de large sur quelques kilomètres de long. Le tourbillon a généralement (mais pas toujours) la forme d’un nuage en entonnoir (le tuba) qui s’étend parfois jusqu’à terre. Le tuba mesure de quelques dizaines de mètres à plusieurs kilomètres de long.
Le passage d’une tornade se caractérise par un corridor de dégâts où les débris montrent des torsions et sont répartis de façon plus ou moins aléatoire dans et autour du corridor, pas seulement soufflés dans la direction de passage. En effet, une tornade est formée par de l’air en rotation et en ascension, les débris retombent dans des directions diverses, selon le flanc du tourbillon qui les a fauchés. Les arbres sont également souvent sectionnés à quelques mètres du sol dans le corridor de dommages et projetés au loin.
Les indications fournies par le Monde, par les témoins ou encore par les photos démontrent que c’est bien une tornade qui s’est produite à Longchamp ce jour-là :
La forêt a été littéralement déboisée sur une distance de 10 km et une largeur de 50 m.
Un témoin rapporte avoir vu une « colonne tourbillonnante » se rapprocher du village.
Les toitures de 155 maisons ont été soulevées, dont celle du château.
La plupart des arbres du parc du Chardenois ont été sectionnés à plusieurs mètres du sol, les photos prises après la catastrophe le montrent clairement. Notamment, la photo de titre, prise du chalet vers le stade : la plupart des arbres sectionnés que l’on voit sur cette photo sont des tilleuls qui ont réussi à survivre et que l’on peut admirer aujourd’hui encore.
Cyclone ou tornade, le nom importe finalement moins que la date à laquelle pourtant personne d’autre que moi n’a sans doute prêté attention : le « cyclone-tornade » a eu lieu le jour de la Saint-Gaëtan, lequel devait être très occupé dans un autre coin du ciel pour laisser faire une chose pareille ! Peut-être après tout est-il intervenu quand même pour limiter les dégâts, notamment en évitant qu’il y ait des morts. Il m’a sûrement protégé puisque j’étais à l’intérieur de notre maison qui était juste à la limite du « corridor », mais en-dehors : je vois encore ma grand-mère Duffour, très inquiète, fermer la fenêtre en s’étonnant de la violence du vent (un de mes premiers souvenirs d’enfance). Et puis il a sûrement aussi protégé ma mère, partie faire des courses au village et qui s’est précipitée dans la véranda du chalet, lequel était fermé pour cause de vacances des « Henry ». Elle ne pouvait pas choisir endroit plus dangereux, mais à vrai dire elle n’avait plus le choix, elle a vu les arbres tomber tout autour d’elle pendant des secondes infinies, mais aucun n’est tombé fort heureusement sur sa fragile cage de verre.
Quant à mon père, occupé comme chaque mois d’août à remettre de l’ordre dans le circuit de production avec son équipe technique, il a vu les assiettes voler à l’intérieur des bâtiments de l’usine et n’a pas douté une seconde de l’issue fatale. Une longue poignée de main avec Laureau, son chef du service entretien, et rendez-vous là haut pour des jours meilleurs! Tous deux en furent quittes pour une grosse frayeur.
Gaëtan Moisand
N.B. : le dernier paragraphe de cette note a été ajouté par mon frère Philippe. Comme mon père et comme ma mère, tous les Longchampois à l’intérieur du « corridor » ont dû certainement croire à la fin du monde ce jour-là !
Si les veaux s’envolaient d’une rive à l’autre de l’Arnison, il est bien « normal » que les assiettes aussi aient volé à l’intérieur de l’usine. Telles des soucoupes volantes annonciatrices de l’apocalypse…
Gaëtan Moisand
Le Chardenois : pourquoi avoir choisi ce nom pour le titre de notre journal familial ? Tout simplement parce que la propriété de Longchamp s’appelle le Chardenois et qu’utiliser ce nom avait un pouvoir évocateur suffisamment fort pour être retenu.
Très bien, devez-vous penser ? Mais cela ne nous dit pas d’où vient ce nom…
A vrai dire c’est Gaëtan (Gaëtan Ier, bien sûr) qui a dénommé la propriété « Le Chardenois » lors de la construction de la Villa en 1921. Sur la carte postale de 1930 (1), reproduite en début de ce paragraphe, on peut lire »Villa du Chardenois », appellation conforme au voeu de Gaëtan.
Le Chardenois, c’est le nom du Bois qui jouxte la partie sud du village où se situe la Villa. Ce Bois fait partie de la grande Forêt de Longchamp. Situé au sud-ouest de celle-ci, il en est cependant partiellement séparé par la grande clairière que forme le village avec ses près et ses champs environnants. Le nom du Bois apparaît pour la première fois dans un ouvrage publié en 1753, « La Nouvelle Description de la France » de Jean-Aimar Piganiol de la Force. Celui-ci, décrivant les forêts de Bourgogne, cite en tout premier lieu »la forêt de Pluvault et de Villers-les-Pots, appartenant à Madame la Comtesse de Choiseul, et dénommée Bois-Le-Dur, Bois-Défendu et Chardenois ». Séparé géographiquement comme on l’a vu de la Forêt de Longchamp, le Bois de Chardenois l’était aussi en terme de propriété à l’époque de l’ouvrage de Piganiol, puisqu’il était la propriété de Madame de Choiseul et ne dépendait donc pas de la « Seigneurie de Longchamp, aux Chartreux de Dijon », comme c’était le cas pour tout le reste de la Forêt. Aujourd’hui, celle-ci est pour l’essentiel forêt domaniale (propriété de l’Etat) et, pour une faible part, communale.
La forêt, « littéralement déboisée .. entre Beire-Le-Fort et Longchamp » le jour du cyclone de 1948, c’est précisément le Bois de Chardenois.
Gaëtan devait beaucoup apprécier ce nom puisqu’il en a fait son pseudonyme, « Jean du Chardenois », lorsqu’il écrivait des saynètes, des petites pièces ou des revues qu’il faisait jouer par ses enfants et ses proches et qu’il jouait aussi lui-même. Mais ceci est une autre histoire qui mériterait d’être contée dans un prochain bulletin…
Gaëtan a donné également le nom de « Chardenois » à un service de table vraisemblablement créé dans les années 20 peu après la construction de la Villa. Service peu connu, me semble-t’il, et qui a dû avoir un succès assez modeste. Mais peut-être suis-je dans l’erreur : certains d’entre vous pourraient bien le connaitre et même conserver chez eux certaines pièces de ce service ?
Gaëtan aurait pu (ou dû !..) choisir un autre nom, car sur le cadastre de Longchamp, au XIXème siècle, le lieu occupé aujourd’hui par la Faïencerie, le Chalet et la Villa est dénommé »la Barbière ». Sur la reproduction du cadastre présentée en tête de ce paragraphe (le Nord est à droite de l’image, le Sud à gauche), on voit clairement le nom de la Barbière attribué à ce quartier de Longchamp situé entre la rue qui longe aujourd’hui la Faïencerie en haut de l’image et la petite rivière qui coule paresseusement à Longchamp, l’Arnison, en bas.
Gaëtan a préféré le Chardenois à la Barbière (si tant est qu’il ait eu connaissance de ce nom). On peut le comprendre, çà sonne plus joliment !
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(1) sur la gauche de la carte postale, on aperçoit un arbre légèrement penché et déjà grand : c’est un hêtre. Il est sorti indemne du cyclone de 1948 et est devenu aujourd’hui …
…l’arbre le plus majestueux du Chardenois.
Les cartes reproduites dans cet article sont celles du cadastre de 1843 que l’on peut consulter sur le site des Archives Départementales de la Côte d’Or. La 2ème vignette présentée ici reprend celle du dernier paragraphe, mais on a ajouté sur le site de la Barbière des photos de la Faïencerie, de la Villa et du Chalet à leur emplacement (approximatif !) respectif.
Un grand merci à Mamie Martin pour m’avoir fait découvrir Jean Du Chardenois.
Tiwen GREGOIRE est né le 5 juillet 2010, il est le fils de Cyril (alias Younaï) Grégoire et Marie-Julie Fricaud-Boisard, le petit-fils de Mandarine et le dernier arrière-petit-fils d’André et Yvonne Moisand.
Victor BRUNET DE LA CHARIE est né le 25 juillet 2010, il est le fils d’Anne-Laure Petit et de Franck Brunet de la Charie,le petit-fils de Christine Pruvost Petit et de Patrick Petit, l’arrière-petit-fils de Jean-Marie Pruvost et de Marie-Thérèse Moisand Pruvost (voir édito).
Et maintenant place à la cousinade…
Gaëtan Moisand
Les membres du Comité d’organisation et certains conjoints de ceux-ci se sont réunis pour la dernière fois avant la cousinade ce 5 septembre à Longchamp.
La réunion s’est tenue dans le parc du Chardenois sous les frondaisons, pendant la majeure partie de l’après-midi. Ne pensez pas que l’enchantement d’un parc verdoyant (il a beaucoup plu à Longchamp ces dernières semaines), inondé d’une douce lumière de fin d’été aient poussé les membres du Comité à verser dans la nonchalance ou dans l’indolence.
Non, au contraire, un ordre du jour intense les attendait et nos gentils organisateurs se sont penchés avec un sérieux qui les honore, comme on peut le voir sur cette photo, sur les dernières questions encore pendantes.
Ils ont décidé de (presque) tout, y compris des plus petits détails, de façon à ce que les journées du 18 et 19 septembre prochains soient une réussite. Et cela dans un esprit aussi démocratique que possible ! L’observateur que j’ai été de cette journée bien particulière a pu déceler parfois un peu de confusion dans les débats, mais certains membres m’ont fait remarqué que c’est ainsi qu’ils fonctionnaient depuis l’origine et que c’était sinon la bonne méthode, du moins leur méthode à eux ! Dont acte !
Trêve d’humour, s’il est encore trop tôt pour les féliciter de la réussite de journées qui n’ont pas encore eu lieu, nous pouvons déjà les remercier pour le travail accompli en vue de notre bien-être les 18 et 19 septembre. Ainsi que les conjoints de certains d’entre eux, tout aussi actifs depuis l’origine.
Merci donc à :
Guy Moisand (branche 1 « Henry ») et Brigitte Marie-Hélène Duffour Froissart (branche 2 « Yvonne ») et Henri
Annie Bernard Andrier (branche 3 « Christiane ») et Bernard Philippe Moisand (branche 4 « Robert ») et Géraldine
Daniel Moisand (branche 5 « André ») et Geneviève Catherine Moisand Thomas (branche 6 « Marcel »)
Christine Pruvost Petit (branche 7 « Marie-Thérèse ») et Patrick Mamie Moisand Martin (branche 8 « Mamie »)
Les photos de nos gentils organisateurs ont été prises sur le vif lors de la réunion du 5, à l’exception de celle d’Annie (absente ce jour-là) prise également à Longchamp, mais il y a quelques (!) années déjà…
photo du panneau mural en carreaux de faïence de la grande salle à manger du chalet réalisé en 1894 par M. Jacquemin (l’original étant sans « bulles » !)